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Twitter ne sachant plus que faire pour trouver un nouveau souffle, ils viennent d’annoncer que la limite des 140 caractères allait prochainement être doublée pour arriver à 280 caractères. En y réfléchissant bien, on peut d’ores et déjà douter des effets bénéfiques sur nos Timelines.

Non, non, je ne fais pas partie des ayatollahs qui vont vous expliquer qu’en rompant avec les sacrosaints 140 caractères, Twitter est en train de renier son ADN et de perdre son âme et. Je ne condamne pas (encore) l’extension à 280 caractères mais j’émets certaines réserves.

On peut entendre l’argument selon lequel le dictat des 140 caractères rendait bien plus ardue qu’il n’y paraît la rédaction d’un tweet. En doublant le nombre de caractères, Twitter décloisonne l’utilisation de la plateforme et la rend accessible au delà de celles et ceux maitrisant les codes de l’écriture. Oui c’est une perspective.

Le passage à 280 caractères risque de favoriser les copiés collés à l’arrache

Cependant, au plan pratique, je fais le pari que le passage à 280 caractères risque de favoriser le recours aux copiés-collés « à l’arrache » : pour partager un article ou un billet, plus besoin de s’embêter à synthétiser son propos : avec un peu de chance, le titre et le chapeau passeront !

La rédaction d’un tweet est un exercice de style à part entière

Même si ce n’était pas l’idée initiale des créateurs du service en 2006, rappelons que les fourches caudines des 140 caractères avaient une vertu : elles contraignaient chacun à construire son propos pour en faire un tweet à part entière :

Sans même parler des photos et des liens, la composition d’un tweet répond à un équilibre subtil entre texte, hashtags et @mentions. Avec en ligne de mire, l’ambition d’être à la fois accrocheur et suffisamment explicite pour que chacun puisse saisir le propos en un clin d’œil. Celles et ceux qui tweetent régulièrement savent que la rédaction d’un tweet est un exercice de style à part entière. Un exercice d’écriture bien moins évident qu’il n’y paraît qui requiert de la concision et un certain sens de l’écriture et de la formule.

A 280 caractères, l’effort d’écriture va devenir moins crucial

En doublant le nombre de caractère, l’effort d’écriture va devenir moins crucial. Ce qui était nécessaire pour rentrer « au chausse pied » dans la limite des 140 caractères va devenir facultatif.

Dans ces conditions, pas certains que nos Timelines y gagnent en intérêt : sur mobile, chacun devra scroller deux fois plus qu’avant pour voir autant de tweets. La portée des tweets (le reach organique) risque même de chuter rendant encore plus nécessaire aux entreprises le recours au tweets sponsorisés.

Attendons de voir ce que la généralisation des 280 caractères donne mais il est permit d’être sceptique car comme disait le grand Twittos Nicolas Boileau, contemporain de Molière : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement – Et les 140 caractères pour le dire suffisent aisément » 😉

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