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Après les tragiques attentats de Bruxelles, Digital Maniak revient sur l’utilisation en termes de gestion d’urgence qui a été faite des médias sociaux pendant et juste après les événements.

Les Médias sociaux pour alerter et informer la population

Il est 8h06, Mardi 22 mars au matin, soit 8 minutes après les explosions à l’aéroport quand la 1ère journaliste tweete sur l’événement en cours :

Très vite, pour suivre les actualités, une série de hashtags se déploie sur le réseau :

  • Tout d’abord, #Zaventem : la localité qui héberge l’aéroport Bruxelles National et #Maelbeek pour la station de métro touchée
  • Puis, #Bruxelles ou #Brussels selon la langue des 1ers journalistes sur place
  • Quand après l’explosion à Maelbeek les 1ère suspicions autour d’un attentat se font, le hashtag #BrusselsAttacks (en écho à #ParisAttacks) fait également son apparition.

Cette dissémination des hashtags correspond à la phase d’information.  Elle est la 1ère  d’une série de 6 phases que Nicolas Vanderbiest a déjà analysé précédemment ici et qui permet aux utilisateurs des réseaux sociaux d’identifier rapidement l’actualité à travers un hashtag, puis de suivre le fil des tweets reliés à cette actualité.

Dès la propagation de la nouvelle d’une explosion dans le métro bruxellois, les médias sociaux sont entrés dans la phase d’organisation : celle qui permet d’organiser ses recherches ou d’en savoir plus sur ses proches.

Contacter et prévenir ses proches : le rôle du Safety Check

Mis en place par Facebook lors du séisme de Katmandou, le Safety Check est un outil qui vise à indiquer à vos proches que vous êtes en sécurité si un événement dangereux se produit a proximité de votre lieu d’habitation. Vous pouvez également à travers cet outil signaler en sécurité des personnes que vous savez en lieu sûr.

Le Brussels Safety Check

 

Pourquoi le Safety Check de Facebook est un outil à utiliser ?

En vous signalant en sécurité, vous épargnez à vos proches de vous appeler ou d’appeler des services d’urgence qui sont déjà saturés d’appels. Le centre de crise l’a d’ailleurs fortement recommandé. En effet, utiliser les médias sociaux pour rassurer vos proches permet de dégager le réseau téléphonique et donc de laisser la priorité aux services d’urgence. C’est équivalent à laisser libre la bande d’arrêt d’urgence sur l’autoroute.  

 

 

Pourquoi le Safety Check a-t-il été mis en place plus de 3 heures après les 1ères explosions ?

Beaucoup de remarques négatives sont apparues quant à la mise en place « tardive » du Safety Check. Activé autour de 11h du matin , soit 3 heures après les explosions de Zaventem et 2 heures après l’explosion de Maelbeek. Si Facebook a mis du temps a activé son outil c’est avant tout parce que l’outil doit être utile. L’activer alors que des attaques sont potentiellement encore en cours revient à se signaler en sécurité alors que l’environnement ne l’est pas. Le Safety Check est un outil

Sur Twitter les hashtags de solidarité :

A quoi servent ces hashtags ? Ce sont simplement des outils pour rassembler les bonnes volontés et aider à l’organisation. En utilisant le même mot clé, vous pouvez accéder aux propositions d’hébergement ou de covoiturage en cas

#OpenHouse #PorteOuverte #IkWillhelpen #BrusselsLift

Rapidement, en lien avec Sylvain Lapoix, journaliste qui avait lancé le hashtag #PorteOuverte lors des attentats de Paris, j’ai lancé le hashtag #OpenHouse, avec le support de EENA, l’association européenne du 112. #OpenHouse et #PorteOuverte permettait aux Bruxellois de signaler qu’ils étaient prêts à accueillir des personnes restées coincées à Bruxelles : proches de blessés, voyageurs bloqués à cause de la fermeture de l’aéroport ou des gares ferroviaires. Ces hashtags ont rapidement été rejoint par d’autres comme #IkWilHelpen (hashtag néerlandophones qui signifie Je veux aider) ou bien #BrusselsLift qui permettait aux navetteurs coincés par la suppression de la circulation des trains de profiter d’un covoiturage pour rentrer chez eux.  https://twitter.com/AAlaphilippe/status/712207032976281601 https://twitter.com/rbc_bhg/status/712285169487577089

 

Quels résultats ?

Concernant #Openhouse : plus de 3000 tweets envoyés en 24 heures et 80 propositions concrètes d’hébergement recensées. Les réactions ont aussi été très positives, saluant la solidarité des bruxellois.

Intéressant aussi de constater que les hashtags ont été détournés de leur usage initial. De nombreux Parisiens ou habitants d’autres villes ont ainsi proposé d’héberger des personnes qui ne pouvaient plus rentrer à Bruxelles.

MSGU : les Médias sociaux en Gestion d’Urgence, un carrefour incontournable pour les acteurs institutionnels

Ce billet montre quels sont les potentiels des médias sociaux en gestion d’urgence (ou MSGU). Ces outils, correctement utilisés par les institutions peuvent :

  • 1 – Donner rapidement des consignes de sécurité et identifier les acteurs
  • 2 – Transmettre de l’info vérifiée afin de dégonfler automatiquement les rumeurs
  • 3 – Coordonner des actions locales ou faire remonter de l’information en s’appuyant sur des volontaires (type VISOV)

 

#BrusselsAttacks : comment les médias sociaux ont réagi ? #Openhouse
#BrusselsAttacks : comment les médias sociaux ont réagi ? #Openhouse

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